mardi 18 février 2020

1er semestre 2019


Anuanua est donc enfin prêt.
Toutes les prévisions météo sont bonnes.
Nous décidons de partir pour Grenade.


Mais cette traversée qui devait être tranquille, s'est avérée très pénible et très éprouvante.
Partis à 22 h pour arriver de jour le lendemain, le vent a très nettement forci dans la nuit.
Obligés de prendre un ris, nous allons tester le nouveau système de prise de ris installé à Trinidad.
Une manœuvre maladroite, … et la grand voile se déchire !
Y a pas de photo ! D'abord, il faisait nuit et, en plus, on avait autre chose à faire …
On continue sous foc seul et on allume les moteurs.
Et là...
Ça continue !
Les boulons de support du moteur babord se desserrent et le moteur n'est plus du tout aligné avec l'arbre de transmission. On l'arrête : on va pas risquer d'aggraver les emmerdements !
Quant au côté tribord, Eric remarque de l'huile dans la cale sous le moteur !
Heureusement qu'on les a fait réviser pour être tranquilles et confiants …
Mais, le niveau d'huile ne semble pas baisser, alors on le laisse tourner en le surveillant constamment.
Le vent a tourné et vient maintenant du Nord Est, ce qui ne nous arrange vraiment pas. Surtout que le courant marin d'Est est devenu très puissant.
Toute la nuit et tout le lendemain, nous luttons contre vent et courant.
Et après 28 heures de galère, nous jetons enfin l'ancre en face de Saint-George, capitale de Grenade.

Une bonne nuit de sommeil et on découvre la baie.
C'est plutôt agréable comme ville, surtout qu'il y a plein de petites gargottes ; certaines sont tenues par des rasta avec qui il est très facile et très agréable de discuter.



La vie semble douce ici.
Néanmoins, nous décidons de revenir sur Trinidad pour y faire à nouveau réparer nos moteurs et notre grand-voile.
La traversée retour est beaucoup plus tranquille et reposante !



En attendant que les réparations soient effectuées, Eric essaye notre nouvelle embarcation annexe : un kayak.


Il navigue bien mais il y a un petit souci !
Comme il est autovideur, l'eau remonte par les trous de vidage et on a le derrière qui trempe dans l'eau en permanence. 
Alors, oui, ça rafraichit les idées, mais on ne peut l'utiliser qu'en maillot de bain …

Delphine profite de ce retour à Trinidad pour vous faire visiter la coque tribord.


Mais nous ne restons pas longtemps ici car nous prenons bientôt l'avion pour visiter la Jamaique pendant 3 semaines.
Nous y serons hébergés chez un « ami ».
Jamaique : pays des Rastas !
Et bien, les Rastas, y en a pas tant que ça …
Par contre, ce sont les habitants de l'île les plus sympathiques et les seuls avec qui on peut avoir une discussion approfondie.
Les autres jamaicains parlent dans leur dialecte et ne font aucun effort pour communiquer.
De toutes façons, la seule chose qu'il savent vous demander, c'est si vous êtes heureux.
Are you happy ?
Are you happy ?
Are you happy ?
Are you happy ?
Are you happy ?
Are you happy ?
Are you happy ?
Ça finit par lasser !
Surtout qu'il faut répondre que vous êtes happy, sinon ils font la gueule ...
Quant au paysage, ce sont surtout des petites montagnes verdoyantes avec des vallées assez encaissées, avec des maisons alignées tout le long des routes qui sont d'ailleurs complètement défoncées …

Au bout d'une semaine, Eric décide de retourner à Trinidad car les conditions d'accueil chez cet « ami » sont lamentables (ambiance exécrable et en plus, on passe notre temps à attendre que ce petit môssieur veuille bien faire autre chose que fumer des joints!)
Delphine veut quand même rester jusqu'à la fin prévue du séjour pour essayer de découvrir un peu plus.
De retour à Trinidad, Eric passe de bons moments avec des amis trinidiens et avec d'autres navigateurs (la bière coule à flots).
Pendant ce temps, Delphine dépense beaucoup d'argent pour essayer de découvrir la culture jamaïcaine, mais surtout pour satisfaire les besoins de son « ami ».
Elle finit par revenir à Trinidad dans des conditions rocambolesques qui ont failli conduire Eric en prison !
Et la vie reprend son cours.
Entretien du bateau...


Préparation des repas (ici, des haricots kilomètre)

Puis Eric va en Martinique pour essayer de travailler, ce qui n'aurait pas dû être difficile vu le nombre incalculable d'offres d'emploi.
Mais, c'était sans compter sur la stupidité insondable de l'administration française …
Pour travailler en Martinique, il fallait une adresse en Martinique, mais pour avoir une adresse en Martinique, il faut avoir un travail !
Ou alors, il fallait retourner faire des formalités administratives en métropole !
Bref, après 10 jours, Eric revient à Trinidad.
Néanmoins, pendant ce court séjour, Eric à revu Henrique, un portugais de Madère que nous avions rencontré au Brésil et avec qui nous avions passé de bonnes soirées souvent bien arrosées à la Caïpirinha …


De retour au chantier, Eric réalise des tiroirs pour que sa jolie princesse puisse ranger toute sa garde-robe.
La princesse

L'un des tiroirs

Puis, pour changer de la routine des travaux qui commencent à peser sur le moral de Delphine, nous décidons d'aller visiter la Guadeloupe.
Nous passons une semaine sur Grande-terre !
C'est moche et tout délabré, triste et inhospitalier !
L'anti-thèse de l'île tropicale …


Mais au gîte où nous logeons, chaque matin, nous avons la visite d'oiseaux qui viennent déjeuner avec nous !


Nous essayons de visiter, mais rien de bien intéressant...
Et nous finissons par découvrir la seule plage naturiste de l'île.
Située dans une petite crique à l'eau turquoise, c'est le paradis !



Euh non ! En fait, ce serait le paradis, si la plage n'était pas devenue un lieu échangiste où aucun des principes fondamentaux de la Fédération Française de Naturisme n'est respecté !
Il y en a même qui se déguise en crabe pour mater...


Nous y passons tout de même de bons moments, soit à jouer au bord de l'eau, soit à méditer...




Pour notre deuxième semaine en Guadeloupe, nous logerons sur Basse-Terre, à Goyave, chez Jean Sosseing.
Son logement n'est pas cher du tout, très agréable et surtout Jean est adorable !
Delphine a tout de suite sympathisé avec la voisine qui lui a fait découvrir une partie de la pharmacopée insulaire.


Sur cette partie de l'île, les fruits et les fleurs ne manquent pas …

Pomme cannelle



Grenade



Fleur de la passion


Papayes

Ricin

Fruit à pain

Noix de coco

Mangues

Corrossol

Les plages tranquilles sont nombreuses, et les vagues parfois joueuses …


Dans la jungle, la végétation est exubérante et la taille de certaines feuilles impressionnante !



Nous avons aussi fait une jolie rando avec Jean et, à la fin, nous nous sommes baignés sous une magnifique cascade.


Les bonnes choses ayant malheureusement une fin, après 3 semaines de découverte de la Guadeloupe, nous prenons l'avion direction Trinidad et son chantier naval où Anuanua nous attend patemment.
Mais, nous n'entreprenons pas de gros travaux car le mois de Juin est là et nous devons rentrer en France pour l'été.

mardi 7 janvier 2020

Trinidad-Suite des travaux


AVERTISSEMENT :

Chers lecteurs, si vous croyez que la vie en bateau, ce n'est que plage de sable blanc, eaux turquoises et cocotiers...
Et si vous voulez continuer à y croire, je vous invite à ne pas lire cet article ni à regarder les photos !




Ceci étant dit, dès notre retour, on commence les travaux de réparation, d'entretien et de rénovation.
Et comme on fait tout, nous-même ou presque, on a de quoi faire !

Surtout que nous sommes encore pendant la saison des pluies, et que l'on ne peut travailler quasiment que le matin de 6h à midi …
Après il y a de violentes pluies pendant 2 heures qui laissent dans l'air une telle humidité que tous les travaux avec de la résine ou de la peinture sont impossibles !


Néanmoins, Delphine s'attaque au rafraîchissement des peintures de la cuisine.




Eric refait la moitié du toit de la cabotte et répare l'autre moitié. Toujours ce fichu « ctbx » français qui ne supporte pas la moindre infiltration d'eau …






Et Delphine s'occupe de la peinture !




Une petite pause bien méritée pour admirer son travail !





Les trappes de visite en plastique des réservoirs d'eau ne supportaient pas la pression lors du remplissage, du coup, on installe des trappes en alu boulonnées !


Le support babord d'une poutre doit être réparé … Encore ce « ctbx » de m …


Réparé et remis en place ...

Le fond du coffre tribord où se trouve le réservoir à gazole a besoin d'être réimprégné de résine époxy avant que l'eau ne fasse de dégats.


Les charnières du régulateur d'allure en acier galvanisé sont remplacées par de nouvelles en inox, qui sont réalisées à l'identique, en théorie. 
Il faudra au moins 2 heures de travail pour qu'elles s'adaptent à la place des anciennes !




Puis, le hublot « de secours » de la coque tribord est bouché définitivement et sans regret.






Le safran tribord a du être refait pour cause d'infiltration d'eau de mer dans ce « ctbx » !



Le tube de maintien de la bague hydrolube tribord se délamine et doit être refait par Eric car aucun artisan ne voulait se charger de ce travail difficile et minutieux.




La poutre qui porte les winchs est améliorée. Eric rabote à la main tous les angles vifs pour éviter que la peinture ne s'écaille et laisse le bois à nu, sans protection. Et Delphine s'occupe de la peinture !




Nous trouvions que la barre à roue était trop grande et gênait la vie dans le cockpit. Maintenant, elle a un diamètre qui nous convient beaucoup mieux.



Qu'elle est mignonne !

La poutre qui soutient le mât et qui reçoit beaucoup de paquets d'eau de mer a reçu le même traitement que celle qui porte les winchs.




La petite poutre qui reçoit la passerelle avant et les ancres nécessitait quelques travaux de protection.




L'étai, réalisé en cordage (Vectran pour les curieux), n'était pas gainé. Ce cordage synthétique ne supportant pas très bien le UV sur le long terme, nous le désinstallons pour lui mettre une gaine en Kevlar qui le protègera des UV et des frottements.







La poutre arrière, sur laquelle se fixe l'échelle de bain, avait été réparée en Juin. Maintenant, nous améliorons le système d'appui de l'échelle et Delphine s'occupe de la mise en peinture.




Peinture, peinture …
Delphine remet un coup de neuf à l'intérieur des capots, à l'entrée de la coque tribord et à la salle de bains !




La salle de bain

L'entrée de la coque tribord



Les étagères de la salle de bain

Puis vient le gros morceau : les moteurs !
Car c'est à cause d'eux que nous n'avons pas pu aller à Tobago et que nous avons du nous dérouté sur Trinidad en Mai.
Nous faisons donc appel à un mécanicien. Du coup, nous devons les sortir des coques tous les deux pour les vérifier, les réparer et les repeindre.

En mauvais état !

Sorti !



Direction l'atelier de peinture ...

Les fonds de cale moteur sont dégueulasses. Delphine les dégraisse en utilisant un produit chimique épouvantable, les nettoie et les repeint dans des positions acrobatiques qui ne sont pas pour déplaire à Eric !





Puis les moteurs réparés et repeints reprennent leurs places, et Eric doit refaire tous les branchements sans se tromper …

Tou neufs ou presque !



La peinture du pont commencée en Juin par Delphine se poursuit.

avant

après






Plus un petit coup de finition aux 2 espars avant de remettre la grand-voile en place.


Après, Delphine s'attaque au nettoyage de la coque.




Puis, à la peinture...



Et enfin, à l'antifouling...





Et Anuanua est fin prêt pour reprendre la mer !